Le triangle dramatique de Karpman
Victime, Sauveur, Persécuteur : vous avez certainement déjà entendu parler de ce triangle infernal ? 🔺😈
Il met en évidence un scénario relationnel typique, porteur de conflits et de manipulation…
Cette figure d’analyse transactionnelle porte donc le nom de triangle dramatique, car Stephen Karpman a créé ce concept à partir de l’observation des ressorts du drame au théâtre. Il s’est aperçu que systématiquement, pour qu’un “drame” se déroule, il fallait trois rôles : un Persécuteur, un Sauveteur et une Victime.
Dans la « vraie vie », le principe est que si une personne endosse l’un de ces rôles (par exemple la victime), elle entraîne l’autre à jouer un rôle complémentaire (le sauveur ou le persécuteur). Nous sommes dans le cadre de ce qu’Eric Berne, père de l’Analyse Transactionnelle, a défini comme étant des JEUX PSYCHOLOGIQUES.
Etudions chacun de ces rôles.
➡️ La Victime a un rôle clé, sa position est « Pauvre de moi ! ». 🥺
En tant que Victime, elle cherche donc à attirer un Sauveur, en ayant « appelé » quelqu’un d’autre à être son Persécuteur. Et si personne ne veut jouer le rôle du Persécuteur, elle l’inventera (corvées, factures, maladie, etc…).
Dépendance, la victime trouve plusieurs intérêts dans son rôle. Elle attire l’attention sur elle et en particulier l’attention du Sauveur, elle peut se plaindre et ne pas reconnaître ses responsabilités. Ainsi, elle n’a pas à faire l’effort de changer : tout le mal est dû au Persécuteur !
➡️ Passons au Sauveur. 😇 Que vient-il faire dans cette galère ?
En réalité, son rôle est vécu comme gratifiant : il permet d’avoir une bonne image de Soi et aussi une bonne image auprès des autres. Il peut apprécier le fait que quelqu’un lui fasse confiance, et même qu’il dispose d’un peu de contrôle sur une autre personne. Le problème est que le Sauveur place la Victime en incapacité. Il pense pour elle et fait pour elle.
En réalité, quand il concentre son énergie sur quelqu’un d’autre, cela lui permet d’ignorer sa propre anxiété et ses problèmes.
Enfin, pour que le Sauveur puisse perdurer, il a besoin d’une Victime mais aussi d’un Persécuteur (ou aussi appelé Bourreau).
➡️ Le Persécuteur 😡 tire son intérêt en libérant ses pulsions agressives sur quelqu’un d’autre : la Victime. Le Persécuteur n’a conscience que de ses propres besoins et nie ceux des autres. Il a donc besoin d’une victime pour se sentir capable et fort.
Cela se traduit par des paroles et / ou des actes dévalorisants, voire humiliants. Il peut ainsi faire des critiques destructrices, mettre son interlocuteur en position d’infériorité ou le faire culpabiliser.
Ce qui fait le sel de ce triangle, c’est le fameux « coup de théâtre » qui redistribue les rôles.
Lorsque la situation devient intenable pour la Victime ou le Sauveur, cela le pousse alors à changer de rôle et change par la même occasion celui des autres. C’est le jeu des chaises musicales ! Ainsi, un Sauveur fatigué de ne pas voir la Victime le laisser agir, deviendra Persécuteur. Ou bien la Victime lassée de voir le Sauveur tout décider, choisira d’être Persécuteur.
Quant au Persécuteur, il s’adapte et prend la chaise vide. Si le Sauveur devient Persécuteur, le Persécuteur deviendra Sauveur, ou si le Sauveur est rejeté par la Victime il deviendra Victime lui-même et la Victime, Persécuteur.
A travers ces jeux psychologiques, nous satisfaisons donc chacun des besoins égoïstes, au lieu de penser avec altruisme. Ce qui expliquent qu’ils peuvent durer dans le temps, être récurrents, malgré l’inconfort et les tensions.
Traduit avec quelques concepts clés de l’Analyse Transactionnelle, cela donne :
· Chacun reçoit des « Strokes » ou signes de reconnaissance, intenses, qui nous stimulent. Ils sont négatifs, certes, mais c’est mieux que d’être ignorés…
· Nous cogitons, répétons et radotons nos mêmes histoires.Cela nous occupe et structure donc notre temps…
· Cela nous renforce aussi dans nos croyances, sur nous-mêmes, les autres et le monde, et conforte nos positions de vie.
🤗 Bon, comment sort-on de ce triangle dramatique ?
Un préalable incontournable : la prise de conscience. Ce qui inclue l’acceptation de notre part de responsabilité. Le fait d’accepter que nous sommes co-fondateur et partie prenante de ce jeu psychologique est indispensable.
Ensuite, comme souvent dans les relations déséquilibrées qu’expliquent l’Analyse Transactionnelle, il est possible de s’en sortir en dénonçant le jeu ou en changeant notre comportement.
Dénoncer le jeu, donc s’exprimer, communiquer avec les parties prenantes, pour que chacun puisse prendre du recul. Cela peut se faire avec humour (Une Victime indique : « Je n’ai pas 5 ans, je suis grande maintenant tu sais ! ») ou lors d’une longue série d’explications (« Quand tu dis cela, voici ce que je ressens et dans quelle position cela me met »).
Changer de comportement, donc adopter une autre posture, pour obtenir – de manière systémique – une autre réponse de l’autre. Si le Sauveur attend que la Victime demande de l’aide par exemple, au lieu de prendre les devants, la dynamique changera profondément.
La sortie du triangle dramatique ne sera fera pas en quelques heures. Véritable “glue”, il conviendra d’insister dans la durée, de renouveler les dénonciations et les changements de comportements. Bon théâtre !
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